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Pas de sortie

Trois âmes maudites, Joseph Garcin, Inèz Serrano et Estelle Rigault, sont amenées dans la même pièce en Enfer et enfermées à l’intérieur par un mystérieux valet de chambre. Ils s’attendaient tous à ce que des dispositifs de torture les punissent pour l’éternité, mais au lieu de cela, ils trouvent une pièce simple meublée dans le style du « Second Empire » français. Au début, aucun d’entre eux n’admettra la raison de leur damnation: Garcin dit qu’il a été exécuté pour être un pacifiste déclaré, tandis qu’Estelle insiste sur le fait qu’une erreur a été commise; Inèz, cependant, est le seul à exiger qu’ils cessent tous de se mentir à eux-mêmes et d’avouer leurs crimes moraux. Elle refuse de croire qu’ils se sont tous retrouvés dans la pièce par accident et se rend vite compte qu’ils ont été placés ensemble pour se rendre misérables. Elle en déduit qu’ils doivent être les tortionnaires les uns des autres.

Garcin suggère qu’ils essaient de se laisser tranquilles et de se taire, mais Inèz commence à chanter sur l’exécution et Estelle veut vainement trouver un miroir pour vérifier son apparence. Inèz tente de séduire Estelle en lui proposant d’être son  » miroir » en lui racontant tout ce qu’elle voit mais finit par l’effrayer à la place. Il est vite clair qu’Inèz est attirée par Estelle, Estelle est attirée par Garcin, et Garcin n’est attiré par aucune des deux femmes.

Après s’être disputés, ils décident d’avouer leurs crimes afin de savoir à quoi s’attendre les uns des autres. Garcin a trompé et maltraité sa femme, et a été exécuté par un peloton d’exécution pour désertion; Inèz est une sadique manipulatrice qui a séduit la femme de son cousin, Florence, alors qu’elle vivait avec eux — ce qui a poussé le cousin à se suicider, et a entraîné Florence à s’asphyxier elle—même et Inèz en inondant la pièce de gaz pendant qu’ils dormaient, par culpabilité – et Estelle a eu une liaison et a ensuite tué l’enfant résultant, incitant le père de l’enfant à se suicider. Malgré leurs révélations, ils continuent de s’énerver mutuellement. Garcin finit par céder aux tentatives d’escalade de la lascive Estelle pour le séduire, ce qui rend Inèz folle. Garcin est cependant constamment interrompu par sa propre culpabilité et supplie Estelle de lui dire qu’il n’est pas un lâche pour avoir tenté de fuir son pays en temps de guerre. Alors qu’elle se conforme, Inèz lui dit avec moquerie qu’Estelle ne fait que feindre l’attirance pour lui afin qu’elle puisse être avec un homme — n’importe quel homme.

Cela amène Garcin à tenter brusquement une évasion. Après avoir essayé d’ouvrir la porte à plusieurs reprises, elle s’ouvre inexplicablement et soudainement, mais il est incapable de se résoudre à partir, et les autres restent aussi. Il dit qu’il ne sera pas sauvé tant qu’il n’aura pas réussi à convaincre Inèz qu’il n’est pas lâche. Elle refuse, disant qu’il est évidemment un lâche, et promettant de le rendre misérable pour toujours. Garcin conclut que plutôt que des dispositifs de torture ou des punitions physiques, « l’enfer, ce sont les autres. »Estelle essaie de persévérer dans sa séduction de Garcin, mais il dit qu’il ne peut pas faire l’amour pendant qu’Inèz regarde. Estelle, furieuse, prend un couteau en papier et poignarde Inèz à plusieurs reprises. Inèz réprimande Estelle, disant qu’ils sont tous déjà morts, et se poignarde même furieusement pour prouver ce point. Alors qu’Estelle commence à rire hystériquement à l’idée qu’ils soient morts et coincés ensemble pour toujours, les autres se joignent à un long accès de rire avant que Garcin ne conclut finalement: « Eh bien, continuons… » ( » Eh bien, allons-y… »).