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Niger

Drainage et sols

Il est commode de faire une distinction entre l’ancien système hydrographique, qui permettait aux agriculteurs, pêcheurs et éleveurs de vivre dans la région de l’Aïr il y a environ 5 000 ou 6 000 ans, et le système simple actuel, qui constitue la base de la différence marquée entre les parties nord et sud du pays. Le système actuel comprend à l’ouest le bassin du fleuve Niger et à l’est le bassin du lac Tchad; entre les deux se trouvent des vestiges de l’ancien système, tels que le dallol et le gulbi.

À l’ouest, le fleuve Niger traverse environ 350 miles du territoire du Niger. En raison de la variation du débit du fleuve, qui se produit en raison de la dispersion de ses eaux dans sa région du delta intérieur au Mali, ce n’est qu’en janvier et février qu’il traverse Niamey en crue. À d’autres moments, la rivière est alimentée par certains cours d’eau temporaires qui s’écoulent de la rive droite. Il s’agit du Gorouol, du Dargol, du Sirba, du Goroubi, du Djamangou, de la Tapoa et du Mékrou; les deux derniers traversent le Parc national « W » (ainsi appelé parce que le Niger traverse la région sous la forme d’un W). Sur la rive gauche, en se dirigeant vers l’est, apparaissent le dallol, vestiges des anciens cours d’eau. S’étendant généralement du nord au sud, elles constituent des zones d’humidité, bien que quelques-unes contiennent encore des eaux qui s’écoulent vers le Niger. Les plus connus sont le Bosso, le Foga et les oueds Maouri. D’autres vestiges sont constitués par le kori, qui descend de l’Aïr et d’anciens affluents qui avaient leurs sources dans le massif des Iforas, et qui coulait jusqu’à une confluence à ce qui est aujourd’hui l’oued Ti-m-merhsoï. Aucune eau ne traverse les kori maintenant, mais de l’eau se trouve toujours sous leurs sables. D’autres vestiges de l’ancien système sont formés par le gulbi, à travers lequel l’eau coule encore chaque année, causant parfois des dommages.

À l’est se trouve le bassin du lac Tchad, un grand lac peu profond, qui, à son plus haut niveau contemporain, a une superficie d’environ 9 650 milles carrés; de cela, le Niger possède environ 1 100 miles carrés. Son étendue est considérablement réduite pendant la saison sèche. La rivière Komadougou Yobé, qui se jette dans le lac Tchad par l’ouest, fait partie de la frontière entre le Niger et le Nigeria. Son niveau d’eau, qui commence à augmenter en août, de janvier à mai ne se compose que de quelques mares stagnantes.

En plus du système de drainage décrit, on peut noter que l’eau de pluie s’accumule dans plusieurs bassins, de sorte qu’il existe également des lacs ou des mares permanents; on les trouve à Keïta et Adouna dans la région d’Adar Doutchi, à Madaroumfa dans le Maradi gulbi et à Guidimouni à l’est de Zinder. La nappe phréatique de certaines régions peut également être exploitée pour produire des puits artésiens.

Les sols se répartissent en trois régions naturelles. Dans la région saharienne du nord, le sol est infertile, sauf dans quelques oasis où l’on trouve de l’eau. Dans la région dite du Sahel, qui forme une zone de transition entre le Sahara et la région au sud, les sols sont fins et blancs, recouverts de dépôts salés résultant d’une évaporation intense qui forme une croûte superficielle infertile. La troisième région (au sud) est cultivée. Dans cette zone, les sols sont associés à de vastes dunes ou à des hautes terres ou à des bassins ou des dépressions. Certains des sols de ce dernier, comme ceux du bassin du Niger et du gulbi, sont riches. Les sols noirs se trouvent dans le bassin de Kolo. Dans toute la région, cependant, et surtout sur les plateaux, on trouve des sols latéritiques moins fertiles (lessivés contenant du fer).