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Maladies non transmissibles

Rédacteurs originaux – Rachael Lowe

Principaux contributeurs – Kim Jackson, Evan Thomas, Naomi O’Reilly, Lucinda hampton et Tarina van der Stockt

Introduction

Les maladies non transmissibles (également appelées maladies chroniques) sont collectivement responsables de 71% de tous les décès dans le monde. Près des trois quarts de tous les décès dus aux MNT, et 82% des 16 millions de personnes décédées prématurément, ou avant l’âge de 70 ans, surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.. Les MNT représentent également 48% des années de vie en bonne santé perdues (Années de vie corrigées de l’invalidité – AVCI) dans le monde (contre 40% pour les maladies transmissibles, les affections maternelles et périnatales et les carences nutritionnelles, et 1% pour les blessures).

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Qu’est-ce que les MNT

Les maladies non transmissibles sont un groupe diversifié de maladies chroniques qui ne sont pas transmissibles, ce qui signifie que vous ne pouvez pas les attraper d’une autre personne. Elles sont définies comme des maladies de longue durée, à progression généralement lente et sont la principale cause de mortalité et de morbidité des adultes dans le monde. Les maladies non transmissibles sont identifiées par l’OMS comme des  » maladies du groupe II « , une catégorie qui regroupe (sur la base du code CIM-10) les affections/ causes de décès suivantes : néoplasmes malins, autres néoplasmes, diabète sucré, troubles endocriniens, affections neuropsychiatriques, maladies des organes sensoriels, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires (par ex. BPCO, asthme, autres), maladies digestives, maladies génito-urinaires, maladies de la peau, maladies musculo-squelettiques (ex. polyarthrite rhumatoïde), anomalies congénitales (ex. fente palatine, syndrome de Down) et affections buccales (ex. caries dentaires). Elles se distinguent des maladies du groupe I (maladies transmissibles, maternelles, périnatales et nutritionnelles) et des maladies du groupe III (blessures involontaires et intentionnelles).

Quatre maladies principales sont généralement considérées comme dominantes dans la mortalité et la morbidité des MNT: maladies cardiovasculaires (y compris les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux), diabète, cancer et maladies respiratoires chroniques (y compris les maladies pulmonaires obstructives chroniques et l’asthme):

  • Cancer
  • Maladies cardiovasculaires
  • Maladies respiratoires chroniques
  • Diabète

Outre ces 4 principales maladies, les troubles mentaux sont considérés comme des contributeurs majeurs aux pertes économiques découlant des MNT. Vigo et al décrivent cinq types de maladies mentales (trouble dépressif majeur, troubles anxieux, schizophrénie, dysthymie, trouble bipolaire) qui sont apparus dans les 20 principales causes de la charge mondiale de la maladie (GBD) en 2013 et soutiennent que la charge mondiale de la maladie mentale est sous-estimée en raison des cinq problèmes suivants:

  1. Le chevauchement entre les troubles psychiatriques et neurologiques
  2. Le regroupement du suicide et des comportements associés à l’automutilation en tant que catégorie distincte en dehors des limites de la maladie mentale
  3. La confusion de tous les syndromes de douleur chronique avec les troubles musculo-squelettiques
  4. L’exclusion des troubles de la personnalité dans le calcul du fardeau de la maladie mentale
  5. Prise en compte inadéquate de la contribution de la maladie mentale grave à la mortalité par causes associées

Facteurs de risque de MNT

Ces groupes de maladies sont liés par un risque commun facteurs:

  1. Déterminants sociaux de la santé (c’est l’environnement dans lequel nous naissons, vivons et grandissons et les opportunités qui nous sont offertes dans ces environnements)
  2. Tabac
  3. Alcool
  4. Mauvaise nutrition
  5. Inactivité physique

Les facteurs de risque non modifiables désignent des caractéristiques qui ne peuvent pas être modifiées par un individu (ou l’environnement) et comprennent l’âge, le sexe et la composition génétique. Bien qu’elles ne puissent pas être les cibles principales des interventions, elles demeurent des facteurs importants puisqu’elles affectent et déterminent en partie l’efficacité de nombreuses approches de prévention et de traitement.

Les facteurs de risque modifiables désignent des caractéristiques que les sociétés ou les individus peuvent modifier pour améliorer les résultats en matière de santé. L’OMS se réfère généralement à quatre principales maladies non transmissibles: mauvaise alimentation, inactivité physique, tabagisme et consommation nocive d’alcool.

Le Rapport de situation mondial sur les maladies non transmissibles 2010 indique que, contrairement à l’opinion populaire, les données disponibles démontrent que près de 80% des décès par maladies non transmissibles (MNT) surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les MNT sont causées, dans une large mesure, par quatre facteurs de risque comportementaux qui sont des aspects omniprésents de la transition économique, de l’urbanisation rapide et des modes de vie du 21e siècle: le tabagisme, une alimentation malsaine, une activité physique insuffisante et la consommation nocive d’alcool. Les effets les plus importants de ces facteurs de risque se répercutent de plus en plus sur les pays à revenu faible ou intermédiaire et sur les personnes les plus pauvres de tous les pays, reflétant les déterminants socioéconomiques sous-jacents. Parmi ces populations, un cercle vicieux peut s’ensuivre: la pauvreté expose les gens à des facteurs de risque comportementaux de maladies non transmissibles et, à son tour, les maladies non transmissibles qui en résultent peuvent devenir un moteur important de la spirale descendante qui mène les familles vers la pauvreté.

Efforts de lutte contre les MNT

Les Nations Unies (ONU) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont appelé à une réduction de 25 % d’ici 2025 de la mortalité due aux maladies non transmissibles, en adoptant le slogan  » 25 par 25. »Hunter dans son article résumant les MNT soutient que pour atteindre cet objectif, les traitements suivants doivent être traités:

  1. Charge de morbidité
  2. Effets économiques
  3. Prévalence des facteurs de risque
  4. Maladies infectieuses, Malnutrition et autres maladies de la pauvreté qui contribuent aux MNT

Le Rapport de situation mondial sur les maladies non transmissibles 2014 est le deuxième d’une série triennale qui suit les progrès réalisés dans le monde en matière de prévention et de contrôle des MNT. Le message le plus important du deuxième rapport mondial sur les MNT est qu’aujourd’hui, la communauté mondiale a la chance de changer le cours de l’épidémie de MNT.

Cibles des MNT en 2025.jpg

Le Plan d’action Mondial pour la Prévention et la lutte contre les MNT 2013-2020 fournit une feuille de route et un menu d’options politiques permettant à tous les États membres et autres parties prenantes de prendre des mesures coordonnées et cohérentes, à tous les niveaux, locaux et mondiaux, pour atteindre les neuf objectifs mondiaux volontaires, y compris celui d’une réduction relative de 25 % de la mortalité prématurée due aux maladies cardiovasculaires, au cancer, au diabète ou aux maladies respiratoires chroniques d’ici 2025. Ce plan d’action se concentre principalement sur les quatre principales MNT, « Les Maladies cardiovasculaires, le Cancer, les Maladies Respiratoires chroniques et le Diabète”, mais met également en évidence les quatre facteurs de risque comportementaux communs, « Le tabagisme, une Mauvaise alimentation, l’Inactivité physique et la consommation nocive d’alcool”.

Rôle de la physiothérapie dans les MNT

Les physiothérapeutes sont spécialisés dans le mouvement humain, l’activité physique, la promotion de la santé, de la forme physique et du bien-être. Ils identifient les déficiences physiques, les limitations et les handicaps qui empêchent les gens d’être aussi actifs et indépendants qu’ils pourraient l’être, puis ils trouvent des moyens de les surmonter. La profession de kinésithérapeute aide chaque année des millions de personnes à prévenir les maladies non transmissibles et leurs facteurs de risque – surtout l’obésité. Grâce à des méthodes de rééducation ciblées, ils gèrent également les effets des MNT pour optimiser la santé lorsqu’elles sont présentes.

L’Organisation mondiale de la santé souligne que l’inactivité physique est l’un des principaux facteurs de risque de mortalité mondiale, causant 3,2 millions de décès par an, et que l’activité physique peut réduire les maladies non transmissibles, il est clair que la profession de kinésithérapeute a un rôle majeur à jouer.

Les personnes ayant des problèmes de santé chroniques peuvent améliorer leur santé en apprenant à augmenter leur niveau d’activité physique et à faire de l’exercice en toute sécurité sous la direction et l’instruction de physiothérapeutes. L’examen de la portée suggère que des programmes de réadaptation axés sur l’exercice peuvent être mis en œuvre dans des milieux à faibles ressources. L’activité doit être introduite avec précaution si une personne est en surpoids, inapte, plus âgée ou a une maladie chronique. Les physiothérapeutes le font en examinant la personne, en lui recommandant des exercices sûrs et appropriés pour elle et en l’éduquant sur la façon de rechercher des signes de trouble. Cela en fait les professionnels idéaux pour prescrire des programmes d’activité physique et d’exercices pour les maladies non transmissibles.

La physiothérapie ne signifie pas seulement plus de personnes en bonne santé, mais aussi des personnes plus productives qui peuvent contribuer à l’économie des pays. Leurs services sont fournis dans un climat de confiance et de respect de la dignité humaine et sont étayés par un raisonnement clinique solide et des preuves scientifiques.Le message est clair: les physiothérapeutes sont les experts du mouvement, de l’activité physique et de l’exercice et une ressource dans la lutte contre les maladies non transmissibles qu’il ne faut jamais négliger.

Ressources

Carte d’amélioration de la santé de la WHPA

Maladies non transmissibles de l’OMS: Profil de pays 2011

Le Forum économique mondial et la Harvard School of Public Health: Le fardeau économique mondial des maladies non transmissibles.

Prévention et contrôle des maladies non transmissibles: Lignes directrices pour les soins de santé primaires dans les milieux à faibles ressources

  1. Maladies non transmissibles, OMS, 1er juin 2018
  2. OMS. Maladies non transmissibles et leurs facteurs de risque http://www.who.int/ncds/en/consulté le 15 juillet 2016
  3. 3,0 3,1 3,2 Bloom, D.E., Cafiero, E.T., Jané-Llopis, E., Abrahams-Gessel, S., Bloom, L.R., Fathima, S., Feigl, A.B., Gaziano, T., Mowafi, M. , Pandya, A., Prettner, K., Rosenberg, L., Seligman, B., Stein, A.Z., &Weinstein, C. (2011). Le fardeau économique mondial des maladies non transmissibles. Genève: Forum économique mondial
  4. Organisation Mondiale de la Santé. (OMS 2005a). Prévenir les maladies chroniques : un investissement vital. Rapport mondial de l’OMS. Genève: Organisation mondiale de la Santé.
  5. Vigo D, Thornicroft G, Atun R. Estimation du véritable fardeau mondial de la maladie mentale. La Psychiatrie du Lancet. 29 février 2016; 3 (2): 171-8.
  6. Alwan A. Rapport de situation mondial sur les maladies non transmissibles 2010. Organisation mondiale de la santé; 2011.
  7. DJ chasseur, Reddy KS. Maladies non transmissibles. Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterre. 3 octobre 2013; 369 (14): 1336-43.
  8. Heine M, Lupton-Smith A, Pakosh M, Grace SL, Derman W, Hanekom SD. Rééducation par l’exercice pour les principales maladies non transmissibles dans les milieux à faibles ressources: examen de la portée. BMJ Santé mondiale. 1er novembre 2019; 4 (6).