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Holbein a-t-il conçu un mariage royal?

La commande d’art royal la plus tristement célèbre de l’histoire britannique est le portrait d’Anne de Clèves par Hans Holbein. En 1539, le roi Henri VIII, âgé de 40 ans et déjà marié trois fois, envisageait une proposition à cette princesse chanceuse et chanceuse. Le mariage avait des attraits politiques, mais Henry devait savoir que la princesse était belle. Les rapports verbaux étaient élogieux – mais Henry avait besoin de quelque chose de plus, alors il a envoyé Holbein, le peintre du Roi, en mission pour peindre Anne de la vie.

L’histoire se déroule ainsi: Holbein a peint un beau tableau d’Anne de Clèves, et son art la faisait paraître belle en elle-même. Uniformément équilibrée, presque à plat, chargée de couleurs de bijoux, la photo donnait à ses traits une harmonie dont Henry est tombé amoureux. Le mariage a été fait, la princesse est venue en Angleterre – et le roi gros, malade et vieillissant a rejeté son épouse comme pas assez belle pour lui.

C’est l’anecdote qui a traversé les âges, racontée par les biographes et les historiens de l’art. Mais qu’en est-il du fameux portrait lui-même? Pour le voir, il faut se rendre au Louvre, où il n’est pas accroché parmi des peintures britanniques, mais allemandes, près d’une Vénus de Lucas Cranach, peintre de cour de Saxe, qui a esquivé la commande d’Anne de Clèves pour cause de maladie.

La princesse allemande de Holbein est représentée dans des couleurs subtiles et royales: velours rouge riche, or miel, fond vert. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire qu’il flatte Anne de Clèves – au contraire, en soulignant ses vêtements et ses bijoux, il rend explicite qu’il montre quelqu’un à son meilleur. Son visage est beau mais ses yeux sont ternes – ce n’est pas Holbein qui répond aux idées de beauté de la Renaissance, mais Holbein fait de son mieux pour équilibrer l’honnêteté et le décorum. Pour le voir, il suffit de comparer Anne de Clèves avec son portrait – également commandé par Henri dans le même but – d’une autre épouse potentielle, Christina de Danemark. Ce tableau de celui qui s’est enfui et a évité le mariage avec Henri VIII est beaucoup plus séduisant. Il se trouve à la National Gallery. Christina regarde des robes de deuil avec un sourire de Joconde.

De toute évidence, comparer ainsi les épouses potentielles des Tudor, c’est parler un langage archaïque et pernicieux de la beauté. Mais c’était la Renaissance : elle inventait le mythe de la beauté. Ce qui est fascinant à propos d’Henri VIII et de ses portraits de mariée, c’est que les idéaux classiques, ravivés dans l’Italie de la Renaissance et portés à de nouveaux sommets dans l’art de Léonard et de Raphaël, deviennent un problème politique. La diplomatie internationale se mêle au langage visuel de l’art le plus moderne de l’époque. Dans des moments comme celui–ci, nous voyons à quel point le statut des artistes était plus élevé à la Renaissance qu’il ne l’est aujourd’hui – aucun royal n’a jamais demandé ce genre d’aide à Lucian Freud.

L’historien David Starkey soutient qu’il n’existe aucune preuve réelle que le portrait de Holbein ait influencé la décision d’Henri d’épouser Anne de Clèves. Il n’y a aucune trace de sa réaction (contrairement à Christina of Denmark de Holbein, qui le ravissait tellement qu’il faisait jouer des musiciens toute la journée, afin qu’il puisse se régaler de la nourriture de l’amour). Au lieu de cela, affirme Starkey, c’est le témoignage verbal de courtisans influents qui l’a convaincu d’épouser Anne de Clèves plutôt que Christina.

Cela aiderait au moins à répondre à la question évidente que le conte traditionnel laisse en l’air: comment Holbein s’en est–il sorti? Si sa peinture n’a séduit le roi que pour que le vieux monstre soit désabusé, pourquoi Holbein n’a-t-il pas été sauvagement puni ?

Lorsque vous contemplez le tableau, il est difficile de croire que l’œil de Holbein ne comptait pour rien. Sans dépeindre Anne de Clèves comme une beauté de la Renaissance, il l’imagine comme une vraie princesse, modeste, élégante, tranquillement capable. Il ne la fait pas ressembler à un Raphaël. Mais il la fait ressembler à une Holbein. Et au moins ce malheureux royal a cette victoire historique.

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