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Droit de l’extradition: Principes fondamentaux et processus – Partie I

En droit international, l’extradition est un processus diplomatique formel par lequel un État demande à un autre d’effectuer le retour de la garde d’un criminel en fuite pour des crimes punissables par les lois de l’État requérant et commis en dehors de la juridiction du pays où cette personne a trouvé refuge. L’extradition internationale est une obligation assumée par les États de bonne foi pour promouvoir et exécuter la justice.

La première loi formelle prévoyant l’extradition a été adoptée en 1833 par la Belgique, qui a également adopté la première loi sur le droit d’asile. Les lois sur l’extradition précisent non seulement les crimes pouvant faire l’objet d’une extradition, mais détaillent également les procédures et les garanties tout en définissant la relation entre l’Acte et le traité.

Certains États autorisent les demandes d’extradition dans les cas où ils ont échangé une déclaration de réciprocité avec les États requérants. Bien qu’il existe une pratique consistant à refuser les demandes d’extradition en l’absence d’obligation internationale contraignante entre les États, les fugitifs sont souvent remis sur la base du droit interne ou en tant qu’acte de bonne foi de la part des États parties. Cependant, l’incertitude implique que les États non parties aux traités d’extradition peuvent constituer un refuge pour les fugitifs.

Le processus d’extradition est soumis à deux facteurs: l’existence d’un accord d’extradition contraignant et les lois internes du pays à partir duquel l’extradition est demandée.

Procédure En vertu de la Loi sur l’extradition (indienne) de 1962 (Loi)

Le gouvernement indien a actuellement des traités bilatéraux d’extradition avec quarante-deux pays et des Accords d’extradition avec neuf autres pays pour accélérer et faciliter le processus d’extradition. En Inde, l’extradition d’un fugitif de l’Inde vers un pays étranger ou vice-versa est régie par les dispositions de la Loi indienne de 1962 sur l’extradition. La base de l’extradition pourrait être un traité entre l’Inde et un pays étranger et, en l’absence de traité, un arrangement pour l’extradition. En vertu de l’article 3 de la Loi, une notification pourrait être émise par le gouvernement indien pour étendre les dispositions de la Loi au/aux pays notifiés.

La base juridique de l’extradition avec des États avec lesquels l’Inde n’a pas de Traité d’extradition (États non signataires d’un Traité) est prévue par l’article 3(4) de la Loi indienne de 1962 sur l’extradition, qui dispose que le Gouvernement central peut, par ordonnance notifiée, traiter toute convention à laquelle l’Inde et un État étranger sont parties, comme un Traité d’extradition conclu par l’Inde avec cet État étranger prévoyant l’extradition pour les infractions spécifiées dans cette Convention. L’Inde est également partie à la Convention internationale de 1997 pour la répression des attentats terroristes à l’explosif. Cela fournit également une base juridique pour l’extradition dans les crimes terroristes.

En mai 2011, le Gouvernement indien a ratifié deux Conventions des Nations Unies – la Convention des Nations Unies contre la corruption (UNCAC) et la Convention des Nations Unies contre la Criminalité Transnationale Organisée (UNCTOC) et ses trois protocoles.

Lorsqu’il existe un Traité d’extradition entre les pays concernés, la demande d’extradition doit se faire en fonction des exigences spécifiques qui y sont énoncées. En ce qui concerne les Directives détaillées pour les enquêtes à l’étranger et la délivrance de commissions rogatoires (LRS) émises par le ministère de l’Intérieur, les demandes d’extradition ne sont présentées qu’après le dépôt d’une feuille d’accusation, la connaissance de celle-ci et la délivrance d’un mandat d’arrêt. Si l’accusé doit être arrêté et traduit devant les tribunaux indiens, l’action requise passe par le processus d’extradition.

Ainsi, après que l’Agence d’enquête a déposé le dossier d’accusation, si le magistrat en prend connaissance, en donnant des ordres/ instructions justifiant le renvoi de l’accusé en procès et en demandant la présence de l’accusé pour être jugé, la demande d’extradition serait adressée au Ministère des Affaires extérieures. En prononçant un tel mandat d’arrestation de l’accusé, le Magistrat sera régi par les considérations indiquées ci-dessus.

La demande se présente sous la forme d’un affidavit autonome du magistrat, établissant une preuve prima facie contre l’accusé. Pour établir une preuve prima facie, l’affidavit doit fournir de brefs faits et un historique de l’affaire avec référence aux déclarations des témoins et aux preuves documentaires pertinentes, aux dispositions de la loi invoquées et à la description de l’accusé, établissant son identité. Il est nécessaire de préciser les infractions pour lesquelles l’accusé est inculpé et les dispositions de la loi indiquant la peine maximale encourue.

La demande d’extradition doit contenir une ordonnance du magistrat justifiant le renvoi de l’accusé au procès sur la base des éléments de preuve mis à disposition dans le dossier d’accusation, avec des instructions visant à assurer la présence de l’accusé au Tribunal pour qu’il soit jugé dans ledit tribunal du pays de séjour présent, ainsi qu’une copie du Premier Rapport d’information (FIR) dûment contresigné par l’autorité judiciaire compétente. Cette demande doit être accompagnée d’un mandat d’arrêt original et à date ouverte indiquant clairement les infractions pour lesquelles l’accusé a été inculpé et que le Tribunal a pris connaissance desdits articles.

Un délinquant présumé ne peut être extradé vers l’État requérant en l’absence de traité. Les États ne sont pas tenus d’extrader des étrangers ou des nationaux, ou lorsque le crime n’est pas identifié comme une infraction passible d’extradition dans le traité. L’extradition peut être refusée pour des infractions purement militaires et politiques. Les infractions terroristes et les crimes violents sont exclus de la définition des infractions politiques aux fins des traités d’extradition. En cas de double incrimination, lorsque le comportement constitutif de l’infraction constitue une infraction pénale dans le pays requérant et dans le pays étranger, l’infraction peut être jugée dans l’un ou l’autre des pays en fonction de facteurs tels que le territoire où l’infraction a été commise ainsi que la nationalité de l’accusé.

L’extradition peut être refusée lorsque la procédure prévue par la Loi de 1962 sur l’extradition n’est pas respectée.

Traité d’extradition entre l’Inde &Royaume-Uni

Selon l’article 1 du Traité d’extradition entre l’Inde et le Royaume-Uni, il est du devoir de l’Inde et du Royaume-Uni d’extrader toute personne accusée ou condamnée pour une infraction d’extradition commise sur le territoire d’un État avant ou après l’entrée en vigueur du présent Traité. Chaque État contractant se prête mutuellement assistance en matière pénale.

Une infraction d’extradition est définie comme une infraction punie par la législation des deux États contractants d’une peine d’emprisonnement d’une durée d’au moins un an, à l’exclusion des infractions à caractère politique mais incluant les infractions entièrement liées à un caractère fiscal ou des infractions graves telles que le meurtre, l’explosion, le terrorisme, etc.

La demande d’extradition pourrait être refusée si la personne est jugée pour l’infraction d’extradition devant les tribunaux de l’État requis ou si l’accusé estime que les poursuites engagées dans l’État requis sont injustes, oppressives, préjudiciables ou discriminatoires.

Lorsque la demande concerne une personne déjà condamnée, un certificat de condamnation est nécessaire. En cas d’urgence, la personne peut être arrêtée provisoirement par l’État requis jusqu’à ce que sa demande d’extradition soit traitée. Toutefois, il peut être remis en liberté après l’expiration d’un délai de 60 jours à compter de la date de son arrestation si sa demande d’extradition n’a pas été reçue. Une fois qu’une personne est extradée vers l’État requérant, elle ne peut être poursuivie que pour l’infraction demandée, toute infraction moindre ou toute infraction à laquelle l’État requis a consenti dans un délai de 45 jours.

L’extradition peut être refusée pour une infraction passible de la peine capitale dans l’État requérant, aucune peine de mort n’étant prononcée dans l’État requis pour la même infraction. Une fois l’extradition accordée, l’État requis remet l’accusé à un point indiqué, ou l’État requérant expulse la personne du territoire dans un délai d’un mois ou tel que spécifié.

La deuxième partie de l’article traitera des traités d’extradition entre l’Inde et les États-Unis, l’Inde et les Émirats arabes Unis. Il détaille plus en détail la pratique de la non-extradition de ses propres nationaux et les diverses questions auxquelles les États peuvent être confrontés lors du traitement d’une demande d’extradition.